Sur scène : Edith Bouvier Beale, l’excentrique cousine de Jacqueline Onassis, recluse avec sa maman dans un manoir en ruine d’East Hampton. Les deux femmes, qui vivent dans la misère et les souvenirs du grand luxe, sont à la fois en chute libre et dans une totale liberté. La preuve ? Little Edie, soixante ans, espère une nouvelle vie : chanteuse de cabaret ! Après un livre et un film, il ne manquait plus que le théâtre pour rendre hommage à ces figures étranges, drôles et émouvantes, anges et démons, miroirs réfléchissants d’une société malade.

Le Reno Sweeney, par Holly Woodlawn*
Extrait de son autobiographie – A Low Life In High Heels

« Reno Sweeney c’était la classe avec un grand K. C’était le premier club gay visant les hétéros. En clair le staff était gay et le public était mixte. Un club dans l’air du temps avec la crème du divertissement. Reno se trouvait au sous-sol d’un immeuble sur la 13ème dans le Village en dessous de la sixième avenue. L’atmosphère était intime avec un grand piano demi-queue noir sur une scène et de beaux néons fuchsia avec écrit « Paradise Room ». […] Des gens de tous les horizons venaient au Reno. L’ambiance était select et le dress code très rigoureux. Qui que vous soyiez, il ne fallait pas espérer rentrer si vous n’étiez pas sur votre trente-et-un. On y refusait aussi les paparazzi pour attirer les célébrités et qu’elles se sentent à l’aise. On savait apprécier le luxe et le lieu grouillait de personnalités. »

*actrice et performeuse transgenre américano-portoricaine emblématique de la scène underground new-yorkaise des années 1970, connue pour avoir été la muse d’Andy Warhol