Liberté de ton, intelligence des réflexions, humour décalé, inventivité débordante et immense talent de jeu, voilà la recette du Raoul Collectif.
Après Le Signal du promeneur, présenté à Bienne en 2014, et après avoir retrouvé des membres du Raoul Collectif individuellement dans Discours à la Nation ou Money! la saison dernière, les voici de retour en collectif, avec un nouveau spectacle toujours aussi surprenant, intelligent, critique et drôle – en sélection officielle au Festival d’Avignon 2016.
Ils poursuivent leur réflexion autour des relations entre l’individu et la communauté. Le spectateur est ici le public d’une émission radio. Dans une atmosphère enfumée rappelant les années 70, un groupe de chroniqueurs se réunit autour d’un projet commun : dénicher de la beauté. À l’heure de la 347ème émission, ce projet est-il devenu trop désuet au regard du monde qui les entoure ?
Le rire comme arme de mobilisation massive
Partout où ils passent, ils provoquent l’hilarité et la réflexion. Programmé dans le «in» du Festival d’Avignon, l’été dernier, le Raoul collectif débarque en Suisse romande, cette semaine. Cinq Belges dans le vent d’une certaine révolution qu’il ne faut pas manquer.
Comment auraient réagi des Jean-Louis Bory, des Michel Polac, bref les icônes les plus pittoresques et les plus enflammées de l’intelligentsia d’antan, s’ils avaient travaillé sous l’ère Bolloré (par exemple) et appris, à deux minutes de prendre l’antenne, que leur émission était déprogrammée ? Génial pitch de politique fiction que celui proposé par les cinq trentenaires belges du Raoul Collectif dans leur dernière création, Rumeurs et petits jours, devant laquelle se sont bidonnés cet été les spectateurs du Festival d’Avignon et qui cartonne en ce moment au Théâtre de la Bastille.
Pour leur deuxième — inénarrable — spectacle, ils voulaient dénoncer nos paresses et complaisances idéologiques. Montrer qu'on pouvait penser autrement. Fût-ce dans le délire. C'est gagné. Et irrésistible.
Le « Raoult collectif » applique à la lettre un précepte cher à Montesquieu : « Il faut traiter les choses sérieuses avec légèreté et les choses légères avec sérieux ». Deux heures durant, tout va y passer : la prétention des intellos, la culculterie écolo, la connivence des bobos, le règle de l’Argent (qui fait dire à l’un d’entre eux : « Il n’y a pas le fric de gauche et el fric de droite, il y a le fric tout court »).
Mais quel plaisir ! […] avec Rumeur et petits jours, Raoul collectif offre à Avignon le premier spectacle à la fois très grand public, à mourir de rire, et âprement politique, sans jamais que le propos ne soit frontal.
… Le Raoul Collectif, après le triomphe de son premier spectacle Le Signal du promeneur, a réussi le délicat virage vers un second opus. Rumeur et petits jours parvient, à nouveau, à marier la réflexion politique sur le malaise de notre civilisation avec une mise en scène drôle, foutraque, pleine de surprises. On rit et on réfléchit…
Texte, conception, mise en scène et interprétation
Raoul Collectif
avec
Romain David
Jérôme de Falloise
David Murgia
Benoît Piret
Jean-Baptiste Szézot
Assistanat à la mise en scène
Yaël Steinmann
Stagiaire mise en scène
Rita Belova
Costumes
Natacha Belova
Renfort-scénographie
Valentin Périlleux
Régie générale et création lumière
Philippe Orivel
Régie lumière
Isabelle Derr
Création et régie son
Julien Courroye
Renfort scénographie
Valentin Périlleux
Chargé de production et de diffusion
Catherine Hance
Production
Raoul Collectif
Coproduction
Théâtre National – Bruxelles
Théâtre de Namur
Théâtre de Liège
Le Manège.Mons
Soutien
Fédération Wallonie-Bruxelles CAPT
Zoo Théâtre
La Chaufferie Acte 1