On nous donne à entendre ce texte, en résonnance avec le monde d’aujourd’hui, en ces périodes de flux migratoire où des hommes et des femmes entament le chemin mouvementé de l’exil, cherchant à échapper aux guerres, à la pauvreté, à l’absence concrète d’une possibilité d’avenir. Vladimir et Estragon, les deux personnages qui attendent Godot, pourraient bien être ces migrants, collés à une route, sous un arbre, dans l’attente de quelque chose ou de quelqu’un qui leur est indispensable pour aller ailleurs, vers la vie rêvée. Des êtres qui, pour rendre supportable l’insupportable, s’inventent des jeux, des dialogues, des compères, des lunes, des nuits et des jours. Mais l’attente remplace parfois le but du voyage.